Les Selih’ot

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Le 29 septembre 2022

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LES SELIH’OT

Les Selih’ot – הסליחות

Les Seli’hot (hébreu : סליחות « pardons ») sont des prières implorant la clémence divine pour les fautes commises par les enfants d’Israël.

La lecture des Sli’hot est associée aux jours de craintes (les communautés ashkénazes l’initient un peu avant les dix jours de retour tandis que les communautés orientales et de nombreux séfarades le font pendant quarante jours, à partir du mois d’Eloul) mais on les récite également lors de certains jeûnes.

Les Seli’hot dans les sources juives

Dans la littérature des Sages

L’office des jeûnes » (Seder Ta’aniyot) est décrit pour la première fois dans la Mishna : à l’ère du second Temple, lorsque la pluie se fait attendre trop longtemps, une série de jeûnes est décrétée au cours desquels ledit office se tient en public et à ciel ouvert. L’officiant commence par citer les Livres de Yona et de Yoël (partie des Prophètes dans le Tana’kh) , appelant l’assistance à se repentir véritablement et non pas verbalement ou superficiellement. Il récite ensuite une prière qui comprend vingt-quatre bénédictions, soit six de plus que la prière des jours ordinaires. L’assemblée examine ses actes, reconnaît ses fautes et l’on procède à une lecture publique de la Torah avant de poursuivre la journée en supplications. Ces supplications ainsi que les six bénédictions supplémentaires consistent en compilations de versets bibliques adaptés aux circonstances.

Cependant, d’autres prières apparaissent à leurs côtés, comme le Mi she’ana qui clôture chacune des six bénédictions ou l’Avinou Malkenou qui, dans sa version originale, ne contient que deux vers mais parvient, selon le Talmud, à susciter la pluie plus efficacement que l’office des vingt-quatre bénédictions.

Abordant plusieurs questions que la Mishna n’a pas traitées, le Midrash fait remonter l’office des jeûnes et les Sli’hot au verset Psaume 20:2 (« Dieu te répondra au jour de la détresse ») : son auteur, le roi David, le rédige après avoir pressenti la destruction du Temple et, par conséquent, la disparition du rite des offrandes qui permet aux enfants d’Israël d’obtenir l’expiation de leurs fautes ; Dieu lui fait alors savoir qu’il répondra à leurs prières aux heures d’adversité s’ils se réunissent pour réaliser les « offices des Sli’hot » . C’est ainsi qu’il a agi après la faute du veau d’or, comme le déduit Rabbi Yohanan d’Exode 34:5-7[5]. Du fait de cet enseignement, l’énonciation des treize attributs de la miséricorde divine contenus dans Exode 34:6-7 devient l’élément central de l’office du pardon . Un autre midrash sur Psaumes 47:6 sert par ailleurs d’inspiration directe à la seli’ha El Mele’kh Yoshev (« Dieu Roi trônant »), composée pour introduire la récitation des treize attributs.

Cette Sli’ha et d’autres comptent sans doute parmi les premières tentatives du piyyout, un genre lyrique apparu aux premiers siècles de l’ère commune dans les communautés juives afin d’embellir et, dans certains cas, remplacer les prières établies . Élaborées pour la plupart au VIIe siècle, elles sont communes à la plupart des rites liturgiques, avec des variations de formulation et de mise en musique plus ou moins importantes. Beaucoup s’inspirent de la littérature biblique tardive et en particulier des Tehilim, tant par les thèmes (exil, oppression, repentir, etc.) que par la forme : il s’agit de litanies constituées de phrases courtes, éventuellement arrangées selon l’ordre alphabétique, comme Ashamnou Mikol ‘am ou l’ordre alphabétique inversé comme Tamanou mèra’ot. Certaines pièces, comme Anshei emouna avadou, tentent de produire un rythme, en jouant sur les syllabes, les accents toniques ou les divisions dans les vers ; d’autres, comme El erekh apayim et Adon haSeli’hot, essaient en outre d’évoquer la rime en recourant aux assonances ou aux refrains.

Les standards des Sli’hot sont fixés au milieu du xvie siècle : Rabbi Yoseph Caro adopte la coutume pour les séfarades de lire les Sli’hot depuis le début du mois d’eloul tandis que Rabbi Moché Isserlès (le Rema) confirme l’habitude des ashkénazes de les commencer le dimanche précédant Roch Hachana ou le dimanche de la semaine précédente lorsque Roch Hachana commence un lundi ou un Mardi. Un commentateur ultérieur fait dériver la pratique ashkénaze de l’interprétation rabbinique des Nombres (Vayikra) 15:3 : « vous ferez une offrande par le feu à Dieu » devient « vous vous ferez offrande, etc. » et il convient d’inspecter les animaux destinés à l’offrande pendant quatre jours à la recherche d’éventuels défauts. D’après un autre, l’usage est dicté par la volonté de concilier la coutume pieuse de jeûner pendant dix jours et l’impossibilité de le faire pendant les deux jours de fête de Roch Hachana, lors du chabbat précédant Yom Kippour et lors de la veille de celui-ci.

Au niveau du rituel également, bien que diverses Sli’hot soient composées au cours des siècles suivants, elles n’intègrent plus la liturgie ou seulement dans les communautés locales et en des occasions particulières.

Par Dan Brokobza

Catégories : Yom Kippour

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