Tashlikh –  Coutume de Roch Hachana

Le Tashlikh est une coutume juive pratiquée le premier jour de Roch Hachana, généralement dans l’après-midi, près d’une source d’eau. Elle consiste à réciter des prières et à jeter symboliquement ses péchés dans l’eau. Cette tradition a été observée dès le XVe siècle dans les communautés ashkénazes, mais ses racines se trouvent dans des textes plus anciens du Talmud et du Midrash.

1. Quand et où pratiquer le Tashlikh

La coutume se déroule après la prière de Musaf, au bord d’une rivière, d’un lac ou de la mer, de préférence là où il y a des poissons (Rambam, Hilchot Teshuva 3:4 ; Shulchan Aruch, Orach Chaim 581:1). Dans certaines communautés séfarades, on récite « V’tashlikh » (ותשליך) conformément au verset biblique (Michée 7:19) :

“ותשליך במצולות ים כל חטאותם”
« Et Tu jetteras dans les profondeurs de la mer tous leurs péchés. »

Cette pratique symbolise le renoncement aux fautes passées et le désir de commencer la nouvelle année purifié et renouvelé.

2. Gestes symboliques

Il est de coutume de secouer les poches ou l’ourlet du vêtement pour représenter le rejet de nos péchés (Shulchan Aruch, Orach Chaim 581:1 ; Mishnah Berurah 581:3).

Si aucune source d’eau naturelle n’est disponible, il est permis d’utiliser une citerne, un réservoir d’eau dans la synagogue ou même un robinet d’eau, en gardant à l’esprit le sens spirituel de la coutume.

3. Significations spirituelles

Plusieurs raisons expliquent le Tashlikh :

• Rappel de l’Akedat Yitzhak : Selon le Midrash (Berechit Rabbah 56:7), lorsque Abraham alla sacrifier Isaac, Satan essaya de l’arrêter en transformant le chemin en rivière. Tashlikh symbolise ainsi le rejet des obstacles spirituels et des fautes.

• Adoucissement du jugement : Dans la Kabbale, l’eau est symbole de grâce divine (chesed), et jeter ses fautes dans l’eau représente la demande d’un jugement clément (Zohar, Vayikra 84b).

• Proclamation de la royauté divine : Tashlikh rappelle que nous proclamons D.ieu Roi sur nous-mêmes (Malbim, Vayikra 23:24). Dans le passé, les rois étaient parfois couronnés près d’une source d’eau.

• Rappel des Bné Israël comparés à des poissons : Les poissons symbolisent la protection divine et l’absence du mauvais œil (Zohar, Tikkoun Leil Rosh Hachana 18b). Comme eux, nous sommes exposés au jugement de D.ieu mais pouvons être bénis et multipliés.

4. Développement de la prière

Les sages de la Kabbala et du mouvement hassidique ont enrichi la coutume avec des prières longues et détaillées pour le Tashlikh. Le Rav Chaim Yosef David Azulai (Hida) écrit sur l’importance de réciter des passages de la Torah et des psaumes pour augmenter le mérite spirituel de cette action (Birkei Yosef, Orach Chaim 581).

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Conclusion

Le Tashlikh est bien plus qu’un geste symbolique : il incarne le repentir, la purification et l’engagement renouvelé envers D.ieu à l’aube de la nouvelle année. En jetant nos péchés dans l’eau, nous affirmons notre volonté de changer, de grandir spirituellement et de recevoir une année douce et bénie.

חג שמח ושנה טובה ומתוקה ומבורכת