Le jeûne de Yom Kippour

Dans la Torah

Yom Kippour est mentionné comme un jour de jeûne et d’expiation pour l’âme :

וַיְדַבֵּר ה’ אֶל מֹשֶׁה לֵּאמֹר. אַךְ בֶּעָשׂוֹר לַחֹדֶשׁ הַשְּׁבִיעִי הַזֶּה יוֹם הַכִּפֻּרִים הוּא. מִקְרָא קֹדֶשׁ יִהְיֶה לָכֶם וְעִנִּיתֶם אֶת נַפְשֹׁתֵיכֶם וְהִקְרַבְתֶּם אִשֶּׁה לַה’. וְכָל מְלָאכָה לֹא תַעֲשׂוּ בְּעֶצֶם הַיּוֹם הַזֶּה כִּי יוֹם כִּפֻּרִים הוּא לְכַפֵּר עֲלֵיכֶם לִפְנֵי ה’ אֱלֹהֵיכֶם » (ויקרא, כג)

« Cependant, le dixième jour de ce septième mois est le Jour des expiations. Ce sera pour vous une convocation sainte ; vous humilierez vos âmes et vous apporterez un sacrifice consumé par le feu à Hachem. Vous ne ferez aucun travail ce jour-là, car c’est le Jour des expiations, pour vous expier devant Hachem, votre Dieu »
(Vayikra / Lévitique 23:26-28).

Le sens du jour selon le Rambam

Le Rambam (Moreh Nevoukhim, Guide des Égarés, III:46) écrit :

« Le sens de la mitsva de jeûner à Kippour est clair : il s’agit de favoriser la Teshouva. C’est le jour où Moché Rabbénou est descendu avec les deuxièmes Tables de la Loi, annonçant au peuple qu’Hachem avait pardonné la faute du Veau d’or. Dès lors, ce jour fut fixé comme un jour de repentir et de purification. C’est pourquoi on s’abstient de tout plaisir corporel et de tout travail, afin de se consacrer à la confession des fautes et au retour vers Hachem. »

Le service du Temple

À l’époque du Beth Hamikdach, un service unique avait lieu :

• Le Cohen Gadol entrait exceptionnellement dans le Saint des Saints (Kodesh Hakodashim).

• Il portait des vêtements spéciaux, offrait un taureau expiatoire et un bélier en holocauste.

• Deux boucs étaient désignés par tirage au sort :

  • l’un était sacrifié au Temple,

  • l’autre envoyé « au désert » (Azazel).

• Le Cohen Gadol confessait successivement :

  1. ses propres fautes,

  2. celles des Cohanim,

  3. celles de tout Israël.

Les interdits de Yom Kippour

Nos Sages enseignent qu’il y a cinq privations (‘Inouïm) en ce jour (Talmud Yoma 74b) :

1. Manger et boire

2. Porter des chaussures en cuir

3. Se laver ou se baigner

4. S’oindre (parfums, crèmes, lotions)

5. Relations conjugales

À cela s’ajoutent toutes les interdictions de Chabbat (allumer, porter, conduire, etc.).
Même si Yom Kippour tombe un Chabbat, le jeûne n’est pas annulé (Choul’han Aroukh, O.C. 611:2).

Une journée comme les anges

Nos maîtres expliquent qu’à Kippour, nous ressemblons aux anges :

• pas de nourriture ni boisson,

• pas de besoins matériels,

• vêtus de blanc (comme le kittel).

Il est aussi coutume de ne pas porter d’objets en or, car cela rappelle la faute du Veau d’or.

Le jeûne

• Obligation : tous les adultes, hommes et femmes, y compris enceintes et allaitantes (Choul’han Aroukh, O.C. 617:1).

• Enfants : on les habitue progressivement au jeûne à partir de 9 ans.

• Même si l’on doit rester couché toute la journée, il est préférable de jeûner plutôt que de rompre le jeûne pour prier.

Santé avant tout :

• Une personne malade, fragile, âgée, ou sous traitement doit consulter un Rav (et un médecin si besoin).

• Si le Rav décide qu’elle doit manger, c’est une mitsva de manger (pikoua’h nefesh doche Kippour – sauver la vie repousse Yom Kippour).

Les chaussures en cuir

• Interdit de porter des chaussures contenant du cuir (semelle, dessus ou talon).

• Autorisé : ceinture, kippa ou vêtements en cuir.

• On habitue aussi les enfants à ne pas porter de chaussures en cuir ce jour.

Se laver

• Il est interdit de se laver, même une partie du corps, à l’eau chaude ou froide.

• Exceptions :

  • après les toilettes (mains),

  • saleté sur la peau,

  • ablution du matin (Netilat Yadaïm jusqu’à la 2ᵉ phalange),

  • lavage rituel des Cohanim avant la bénédiction,

  • lavage des mains avant de toucher des aliments.