L’Akédat Itshak
L’Akédat Itshak
Le 11 septembre 2025
L’Akédat Itshak (la Ligature d’Isaac)
Pourquoi lire l’Akéda à Roch Hachana ?
Roch Hachana marque le début d’une nouvelle année, l’anniversaire de l’humanité (cf. Roch Hachana 27a) et le jour où l’on proclame la royauté de D.ieu sur le monde.
Un des thèmes centraux de Roch Hachana est Mal’houyot – accepter sur soi le joug du Royaume céleste. Cela implique une dévotion totale de l’âme à D.ieu, jusqu’à être prêt, si nécessaire, à donner sa vie pour sanctifier Son Nom (Kiddouch Hachem).
C’est le sens profond de la lecture du Shema Israël :
« … Tu aimeras l’Éternel ton D.ieu de tout ton cœur et de toute ton âme… » (Deutéronome 6:5).
Nos Sages expliquent :
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« De tout ton cœur » – avec tes deux penchants (bon et mauvais).
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« De toute ton âme » – même si l’on te prend ton âme (Berakhot 61b).
La lecture de l’Akéda
Le deuxième jour de Roch Hachana, nous lisons le récit de la ligature d’Isaac (Genèse 22).
Ce texte symbolise à la fois :
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La miséricorde divine – car D.ieu a eu pitié d’Abraham et n’a pas permis le sacrifice de son fils, substituant un bélier.
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Le mérite éternel de nos ancêtres – Abraham et Isaac, qui ont montré une foi et une soumission absolues à la volonté divine.
Le Midrash (Béréchit Rabba 56) souligne qu’Abraham aurait pu protester :
– D.ieu lui avait promis : « Car c’est par Isaac qu’une descendance portera ton nom » (Genèse 21:12).
Et pourtant, il n’a pas contesté, il a accepté avec silence et soumission.
Cette attitude incarne la grandeur d’Abraham : ne pas défier la volonté divine, mais manifester une foi parfaite et une véritable sanctification du Nom divin.
La continuité : Rabbi Amnon de Mayence (Unetanneh Tokef)
Cette idée de Kiddouch Hachem se retrouve aussi dans la célèbre prière Unetanneh Tokef, récitée à Roch Hachana et Yom Kippour.
Elle fut composée par Rabbi Amnon de Mayence (Magnatsa), un sage d’Allemagne au XIe siècle. Contraint par les autorités chrétiennes de se convertir, il demanda trois jours de réflexion, regrettant aussitôt d’avoir laissé entendre qu’il pourrait accepter. Torturé atrocement, il refusa toujours d’abandonner sa foi.
Le jour de Roch Hachana, mutilé, il fut transporté à la synagogue. Avant la Kédoucha, il demanda à sanctifier le Nom de D.ieu et récita ce poème sublime qui décrit le jugement divin :
« … Qui vivra, qui mourra… » – Un texte qui nous accompagne jusqu’à aujourd’hui et nous rappelle la force de la foi et du sacrifice.
(Source : Or Zarua II, Hilkhot Roch Hachana §276 ; Mahzor Vitry, p. 426).
Le Shofar et l’Akéda
Quand nous sonnons du shofar à Roch Hachana, le Midrash enseigne que D.ieu se souvient du mérite de l’Akéda :
« D.ieu dit : sonnez devant Moi du shofar de bélier, afin que Je Me souvienne de la ligature d’Isaac fils d’Abraham, et Je considérerai cela comme si vous aviez ligoté vos propres vies devant Moi » (Roch Hachana 16a).
Ainsi, le shofar n’est pas seulement un appel au réveil spirituel, mais aussi un rappel du lien éternel entre Israël et son Créateur, scellé par la foi et la dévotion absolue d’Abraham et d’Isaac.
Message pour Roch Hachana
À travers l’Akéda et l’histoire de Rabbi Amnon, nous recevons une leçon éternelle :
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Foi inébranlable dans le Créateur.
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Dévotion totale à Sa volonté.
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Sanctification du Nom divin par notre manière de vivre, de prier et d’agir.
C’est dans cet esprit que nous accueillons la nouvelle année, avec le mérite de nos ancêtres, la force de la prière et le son du shofar qui perce les cieux.
Shana Tova Oumetouka – une année douce et pleine de bénédictions !
Par conséquent, un Juif doit apprendre de ses ancêtres la foi solide dans le Créateur du monde, la sanctification de Dieu et la dévotion.
À Roch Hachana, lorsque nous sonnons du shofar, nous nous souvenons également de la dévotion de notre père Avraham et de sa foi inébranlable dans le Créateur du monde.
bonne année. *
שנה טובה ומתוקה ומבורכת
Par Dan Brokobza