Les 2 jours de Rosh Hashana

Les 2 jours de Rosh Hashana

Le 11 septembre 2025

Pourquoi célébrons-nous Roch Hachana pendant deux jours, alors que la Torah semble dire un seul jour ?

Le calendrier juif est lunaire : le mois commence lorsque des témoins fiables annoncent avoir vu la nouvelle lune, et témoignent devant le Beit Din en Israël (cf. Mishna Roch Hachana 2:7, Rambam, Kiddoush Ha’hodech 1:7).

Comme la lunaison dure environ 29,5 jours, certains mois comptent 29 jours et d’autres 30.

Le doute et l’annonce du mois

Lorsque le mois précédent, Eloul, peut avoir 29 ou 30 jours, il arrive que le Beit Din ne reçoive pas à temps le témoignage des témoins.

  • Si les témoins venaient le 30ᵉ jour d’Eloul, ce jour devenait Roch Hachana.

  • Si aucun témoin ne se présentait, alors le lendemain (le 31ᵉ) devenait automatiquement Roch Hachana (cf. Talmud Roch Hachana 30b-31a).

Mais, pour éviter toute incertitude, on observait deux jours de fête.

Institution des deux jours

Afin que le peuple ne considère pas le premier jour comme “moins sacré” (puisque dépendant encore du témoignage), les prophètes et les sages ont institué que Roch Hachana soit toujours célébré deux jours, même en Terre d’Israël (cf. Rachi sur Roch Hachana 30b, Rambam, Hilkhot Kiddoush Ha’hodech 5:7).

Ces deux jours sont appelés “Yoma Arichta” – un seul long jour (cf. Talmud Beitsa 4b), avec les mêmes interdictions (travail, son du chofar, prières spéciales) sur les deux jours.

De nos jours

Depuis la fixation du calendrier par Hillel II (IVᵉ siècle), les mois ne dépendent plus des témoins mais de calculs astronomiques (cf. Rambam, Kiddoush Ha’hodech 5:2).

Cependant, la pratique des deux jours de Roch Hachana est restée, car nos Sages ont voulu préserver cette sainteté particulière.

Les annonces du début du mois et Roch Hachana

À l’époque du Beth Din en Israël, le calendrier n’était pas fixé d’avance comme aujourd’hui. C’est le Sanhédrin qui sanctifiait chaque nouveau mois (Rosh ‘Hodech) en se basant sur le témoignage de personnes ayant vu la nouvelle lune (cf. Mishna Rosh Hashana 2:6).

Comment informait-on le peuple ?

Au début, on transmettait la nouvelle en allumant des feux au sommet des montagnes, de Jérusalem jusqu’aux communautés les plus éloignées de la diaspora (Rosh Hashana 22b). Quand les Koutim (Samaritains) commencèrent à allumer de faux feux pour semer la confusion, on passa à un système de messagers envoyés par le Sanhédrin (Rambam, Kiddoush Ha’Hodech 3:7).

Ainsi, les communautés proches d’Israël savaient immédiatement quel jour était Rosh ‘Hodech, et pouvaient fêter Yom Tov un seul jour comme prescrit par la Torah. Mais les communautés éloignées, qui ne recevaient pas toujours la nouvelle à temps, observaient deux jours de fête par doute (Yom Tov Sheni Shel Galuyot).

Le cas particulier de Roch Hachana

Pour les autres fêtes (Souccot, Pessa’h, Chavouot), situées au milieu du mois, le message arrivait toujours à temps en Israël : on ne célébrait donc qu’un seul jour.

Mais Roch Hachana est le 1er Tishri, c’est-à-dire le jour même où le mois doit être sanctifié. Il n’y avait pas le temps d’annoncer la décision du Sanhédrin. Par conséquent, même en Israël, le peuple célébrait deux jours consécutifs (appelés Yoma Arikhta – un long jour unique, cf. Beitsa 5b).

Pourquoi deux jours fixes, même après la fixation du calendrier ?

Quand le calendrier fut fixé de manière permanente par Hillel II au IVᵉ siècle, on aurait pu penser qu’un seul jour suffirait en Israël. Pourtant, les Sages ont maintenu la coutume des deux jours de Roch Hachana, de peur qu’un jour on en vienne à mépriser le caractère sacré du premier jour (Rambam, Kiddoush Ha’Hodech 5:7).

Ainsi, Roch Hachana est resté particulier : même à Jérusalem, on observe deux jours. C’est pourquoi l’ensemble du peuple juif célèbre deux jours de jugement, renforçant l’importance et la solennité de la fête.

Catégories : Rosh Hashana

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